Loi asile immigration: des associations LGBT se mobilisent contre un texte « qui va renvoyer des gens à la mort »

Loi asile immigration: des associations LGBT se mobilisent contre un texte « qui va renvoyer des gens à la mort »

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Plusieurs associations de défense des droits des personnes LGBT et de lutte contre le sida se mobilisent contre la Loi asile immigration, portée par le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb et examinée cette semaine à l’Assemblée Nationale.

Elles critiquent plusieurs dispositions. Tout d’abord, l’article 20. « Il interdira aux personnes séropositives de déposer une demande de titre de séjour pour soins en raison de leur VIH dès lors qu’elles auront préalablement demandé à bénéficier du droit d’asile et qu’elles en auront été déboutées. », estime Aides dans un communiqué. « Or, ajoute l’association, près de 39% des détenteurs d’un titre de séjour pour soins ont vu auparavant leur demande d’asile rejetée (rapport de la mission IGA-IGAS sur « l’admission au séjour des étrangers malades » de 2013). Cette loi les laisserait ainsi sans recours possible et expulsables vers des pays où elles seraient en danger de mort, faute de traitements et d’un suivi efficaces disponibles. »

Autres éléments critiqués: l’allongement de la durée de rétention, actuellement de 45 jours, qui pourrait aller jusqu’à 145 jours, et la réduction des délais de demande d’asile et de recours. Pour Aides, cela va « restreindre les possibilités pour les personnes de faire valoir leur état de santé, leur orientation sexuelle ou identité de genre comme motifs de séjour, et donc particulièrement impacter les demandeurs-ses d’asile LGBT. »

Une manif et un rassemblement

Dimanche, une première manifestation a eu lieu sur la loi Asile en général, en présence de plusieurs associations ou fédérations LGBT comme l’Ardhis, l’Inter-LGBT, Act Up-Paris, etc.

A 13h, hier mardi 17 avril, Aides, l’Ardhis, Acceptess T ou le BAAM appelaient à se réunir devant le Musée de l’immigration, porte Dorée à Paris. Deux banderoles ont été déployées, sur lesquelles on pouvait lire « Droit d’asile pour les LGBT, Droit au séjour pour les malades étranger.es » et « La France renverra les migrants LGBT vers la peine de mort, prison, torture ».

Photo: Xavier Héraud

Patrick (ci-dessous, à gauche), demandeur d’asile ivoirien, a pris la parole: On ne peut pas renvoyer les personnes LGBT chez elles. Être LGBT, c’est un grand fléau pour l’Afrique. Revenir chez lui pour un gay, c’est être en danger. Cette loi est une loi homophobe.  »

Photo: Xavier Héraud

 

Jean-Luc Roméro-Michel, maire adjoint du XIIème arrondissement de Paris et président d’Elus locaux contre le sida, est venu soutenir le rassemblement.

« Comme tous les militants qui sont ici, je suis très inquiet. Cela fait vingt que les malades étrangers ne peuvent pas être expulsés si dans leur pays ils ne peuvent pas avoir de traitement et on voit qu’avec cette loi, il y a un risque terrible de retour en arrière. En 20 ans, malgré quelques cas d’expulsion on n’est jamais revenu sur cette loi. », déclare-t-il.

Jean-Luc Roméro-Michel (au centre) Photo: Xavier Héraud

L’élu espère « que les parlementaires vont amender le texte, parce qu’avec ce texte on va envoyer des gens à la mort, que ce soit des exilé.e.s LGBT qui dans leur pays sont martyrisés et qui vont devoir y revenir, et puis pour les malades, c’est terrible. »

Comme le rappelle le Monde, les parlementaires ont déjà amendé le texte en commission, notamment en excluant de la liste des pays « sûrs » ceux où l’homosexualité est pénalisée.

De leur côté, deux administrateurs du Refuge demandent à ce que les jeunes LGBT soient mieux protégés. Leur pétition a recueilli plus de 18 000 signatures.

Photos par Xavier Héraud

 

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