Les « Rainbow Warriors », un gang gay, combattent les néo-nazis derrière les barreaux
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Dans un texte publié récemment, Dennis Mintun, un prisonnier de 56 ans détenu dans une prison de l’Idaho, aux Etats-Unis, explique comment il est devenu le chef d’un gang gay dans son établissement pénitentiaire. Le gang se compose de prisonniers gays, ils se font appeler les « Rainbow Warriors » et empêchent les prisonniers néo-nazis de passer à tabacs les gays et les femmes trans pour leurs rites d’initiation.
Dennis Mintun, un homme gay qui purge une peine de 45 ans de prison pour avoir agressé sexuellement un enfant de moins de 16 ans, affirme qu’il y a un gang de néo-nazis dans sa prison, qui se font appeler les Aryan Knights (« Chevaliers aryens »). Pour devenir membre des Aryan Knights, les candidats doivent tabasser des gays ou des violeurs d’enfants.
Des gays plus petits, plus faibles et des femmes trans ont tenté de devenir le « boyfriend/girlfriend » de Mintun pour obtenir sa protection (il pèse 150 kilos, plutôt de muscles dit-il). Se sentant utilisé malgré des envies d’histoires d’amour, Dennis Mintun a repoussé ses soupirant.e.s, estimant que leur protection n’était pas son problème.
Puis, il est tombé amoureux d’un jeune homme « adorable et affectueux », du nom de Peter qui était accusé (mais pas condamné) d’abus sexuel sur enfant. Les autres prisonniers le considéraient comme un violeur d’enfant et ont menacé de le tabasser s’il ne leur remettait pas d’argent à dépenser à la boutique de la prison.
Peter prétendait avoir des sentiments pour Dennis Mintun, mais ce dernier n’était pas sûr de pouvoir lui faire confiance. Un jour, en marchant dans la cour de la prison, Mintun a vu plusieurs membres de gang demander à Peter de venir leur parler dans la salle de bains. Peter a demandé à Mintun de l’accompagner. Il a refusé.
Un peu plus tard, Mintun a appris que les hommes avaient frappé Peter jusqu’à ce qu’il tombe et se fracasse le crâne sur le sol, ce qui l’a tué instantanément.
« J’aurais pu empêcher ça », estime Dennis Mintun dans son texte, « j’aurais pu soit l’accompagner, soit insister pour qu’il reste avec nous. Je suis juste rester bloqué sur la vision de ce beau garçon étendu mort sur le sol, tout cela parce que cela « n’était pas mon problème ».
Le prisonnier s’est juré de ne plus jamais laisser cela arriver. « Avec l’aide de deux amis, j’ai commencé à rassembler les détenus gay et trans pour créer notre propre gang », explique-t-il, afin de protéger les autres gays et agresseurs sexuels d’être tabassés par les néo-nazis.
« Après l’échec de plusieurs de leurs initiations, ils ont commencé à nous appelant en blaguant les « Rainbow Warriors », écrit Mintun. « Quand quelqu’un est persécuté ou violenté, et que je peux faire quelque chose, en particulier si cette personne est mon frère gay ou ma soeur trans, alors c’est mon problème. »
Selon une étude de 2015 sur les prisonniers LGBTQ aux Etats-Unis ces derniers sont agressés quatre fois plus souvent que les autres prisonniers.