Après le coming-out et l’amour, Troye Sivan explore la sexualité sur son nouvel album

Après le coming-out et l’amour, Troye Sivan explore la sexualité sur son nouvel album

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Sans amour, il n’y aurait pas de musique pop. Sans sexe, on n’aurait pas de super albums de musique pop. Troye Sivan a évoqué l’amour et le coming-out dans son premier album, Blue Neighbourhood, sorti en 2015 alors qu’il avait seulement 20 ans. Son successeur, intitulé Bloom est sorti le 31 août, est en quelque sorte l’album sexuel de Troye Sivan, avec un twist.

« C’est une confiance en soi et une attitude que je voulais vraiment explorer, affirme le chanteur dans une interview au Guardian. C’est ce sentiment quand tu sors avec tes amis et que tu te sens en symbiose avec des gens qui ont probablement connu des moments difficiles et qui apprécient de pouvoir bouger là où ils veulent bouger et être qui ils veulent. C’est cela que je voulais explorer plus que la sexualité en elle-même. »

C’est sans doute vrai, mais Bloom, qui a pris le nom de l’hymne electropop à la passivité publié un peu plus tôt cette année, est charnel et sensuel. Du teasing d’une phrase comme  » “I got these beliefs that I think you wanna break” sur le premier titre, Seventeen, à l’expression « covered all in the night before” sur Animal, le jeune artiste est en mode célébration. Une impression jamais aussi évidente qu’en entendant le groove félin de My My My.

« Je me disais « Qu’est ce que j’ai envie de voir qui n’est pas représenté habituellement dans les médias? De quoi tout le monde — moi inclus parce que je me suis retenu de faire ça depuis si longtemps — a-t-il peur? », dit-il. « En quoi un jeune gay à l’aise dans sa peau, qui se balade comme il veut en étant  aussi féminin ou aussi masculin qu’il le souhaite, est-il aussi effrayant? » Je voulais me pencher sur cette légèreté et cette confiance en soi, parce que je n’en ai pas beaucoup vu en grandissant, des moments où j’aurais pu me dire « oh wow, c’est à ça que ça ressemble d’être gay et heureux. »

La cover de l’album Bloom

Si ce ne sont pas les mots d’une icône gay en devenir, je ne sais pas ce qu’il vous faut.

Après avoir déclenché une petite controverse médiatique pour avoir affirmé qu’il ne voulait pas qu’on le qualifie d’icône gay, il est revenu sur ses déclarations: « Avec des gens comme Hayley Kiyoko et Brockhampton, on commence à avoir enfin, un groupe divers de points de vue LGBTQ », dit-il. « C’est pour cette raison que je ne veux pas rentrer dans cette histoire d’icône gay. Je ne suis qu’une seule voix parmi beaucoup qui manquent. Il y a beaucoup de gens qu’on doit entendre d’abord. »

Quelques unes des idées de Troye Sivan sont explorées par la pop depuis des décennies — la remise en cause des barrières de genre, grâce notamment à des artistes comme David Bowie, Madonna, Prince, etc.) — d’autres restent encore à défricher: le manque de diversité dans les représentations médiatiques (n’oublions pas qu’il s’agit d’une critique de l’album d’un artiste gay blanc), les restrictions que nous nous imposons au sein de la communauté LGBT, etc.

Troye Sivan peut être ou non l’artiste qui abordera toutes ces questions. Il est toujours très jeune. Avec beaucoup à vivre. Sur Dance to this, il a invité la diva Ariana Grande, et il emploie d’un certain nombre de métaphores liées à la nature pour parler de ses envies, du titre qui donne son nom à l’album au sus-mentionné Animal, en passant par le très juteux Plum.

Il est pourtant en position de devenir l’un de nos artistes ayant le plus réussi. Il a beau dire « Je ne représente pas tout le monde, parce que j’ai eu une chance extraordinaire. Je viens d’une famille blanche de la classe-moyenne australienne, et j’ai réalisé tous mes rêves à 22 ans. », mais c’est son côté modeste qui parle.

Parce qu’avec Bloom, son nouvel album, et en particulier avec le regard qu’il porte sur notre libération sexuelle, il représente bien bien plus qu’il ne l’imagine.

Photo de tête d’article par Jules Faure

Yet he’s in a position of power

 

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